Pour réduire de façon significative les émissions de gaz à effet de serre des navires, l’alimentation électrique à quai est une solution plus écologique et deviendra la norme d’ici 2030.
Lorsqu’ils sont amarrés à quai, les navires utilisent, pour produire de l’électricité, leurs moteurs auxiliaires fonctionnant généralement au diesel. Un usage qui non seulement produit des nuisances sonores et olfactives, mais aussi des émissions importantes de gaz à effet de serre. Alors que 74 % des importations et des exportations européennes sont transportées par voie maritime, l’impact environnemental de cette pratique est considérable.
Pour répondre à cette problématique, le branchement électrique à quai est l’une des solutions car il permet de réduire la pollution et les nuisances sonores générées par les moteurs diesel des navires stationnés. Ainsi, l’entreprise Actemium Emirates Projects, lauréate d’un appel d’offres lancé par une entreprise pétrolière émirienne, s’est vu confier l’équipement de la base logistique de Mussafah et du port industriel de Ruwais, près d’Abu Dhabi. Depuis novembre 2022, ces deux sites accueillent chacun une dizaine d’installations permettant le raccordement électrique à quai de 64 bateaux au total. Ainsi reliés au réseau terrestre, ces derniers peuvent arrêter leurs moteurs tout en poursuivant leurs activités pendant l’escale : chargement, déchargement, éclairage, climatisation ou encore informatique.
Dans plusieurs pays européens, VINCI Energies développe des solutions OPS depuis une dizaine d’années. En 2000, le port de Göteborg, en Suède, a été le premier à proposer une alimentation à quai aux navires. D’ici la fin de l’année 2023, le port suédois réalisera à nouveau une première mondiale en permettant également aux pétroliers d’être connectés électriquement dans les zones ATEX. Une gageure compte tenu des contraintes liées aux environnements dangereux, car potentiellement explosifs, des ports accueillant des tankers.
En Espagne, où 119 200 navires ont transité par ses ports en 2022, les autorités portuaires sont activement engagées dans des projets d’électrification des quais.
Mais en Europe, l’un des ports les plus en pointe sur le sujet est sans doute celui de Rotterdam, aux Pays-Bas. Le plus grand site portuaire d’Europe a déjà réalisé plusieurs projets d’alimentation à quai et vise le déploiement de 8 à 10 nouvelles installations d’ici 2025. C’est dans ce cadre qu’Actemium Pays-Bas a remporté en octobre 2022 un contrat EPC (Engineering, Procurement and Construction) pour une solution OPS au terminal DFDS de Vlaardingen. D’une capacité de 1,8 MW, suffisante pour alimenter près de 1 500 foyers, le système fournira 3,5 GWh d’électricité par an. Cet investissement devrait permettre de réduire les émissions de CO2 d’environ 2 100 tonnes par an.
Forte de l’expertise acquise dans la conception et la construction de systèmes OPS par le réseau international Actemium et notamment par sa filiale suédoise, Actemium Pays-Bas compte développer cette technologie dans d’autres ports des Pays-Bas et de Belgique, notamment Amsterdam, Anvers, Gand, Terneuzen ou Vlissingen.